CHAPITRE VIII LA FORCE INTELLIGENTE

20-12-2010 11:52

 Il doit exister un monde invisible de l'esprit qui incite les transformations dans le monde de la matière, et l'évolution de notre planète doit recevoir l’orientation et l’assistance externe d'intelligences supérieures et invisibles, auxquelles l'homme est réceptif en tant qu’être spirituel. En outre, ces intelligences très probablement existent dans les êtres de niveau spirituel supérieur au nôtre.

World of Life - Alfred Russel Wallace

(Contemporain de Charles Darwin)

 

Une Science qui a pour fondement uniquement la matière organique, n'est pas une Science.

La matière est le fait et non la cause. La cause, le principal motif, le principal but, est l'Esprit, la Force qui incite et meut la Matière. Les hommes cherchent à étudier minutieusement ce que les yeux perçoivent et les mains palpent, mais non ce que l'esprit sent et doit savoir. Etudier ce qui se voit, tout en étudiant aussi ce qui se sent. Vouloir étudier et comprendre la vie hors de la matière organique est le devoir de tout homme studieux, intelligent et sagace. Extrait d'une manifestation de l'esprit de Carlos Chagas, Rationaliste Chrétien, médecin et scientifique.

 

1.     Traits Généraux

 

Dans le chapitre sur l’Évolution, nous avons examiné l'action de la Force dans chacun des règnes de la nature, mais nous n’avons pas souligné les attributs de cette Force, responsable de la diffusion de la vie dans tous les règnes de la nature, ainsi que dans les primitives structures atomiques et moléculaires du règne minéral. Il s'agit de la Force Intelligente, qui est auto-gouvernable, auto-expressive et auto-manifestante dans toutes les formes de vie observables. Dans ce chapitre, nous allons approfondir un peu plus la nature et l'évolution de la Force Intelligente.  

 

Lorsque nous disons qu'il y a une cause intelligente, nous ne nous référons pas aux Dieux des religions, ni aux idées que les religieux de toutes religions ont sur Dieu, encore moins à un Dieu ultra-mathématicien (ce qui relève de la théorie des probabilités), ni à  l'infini du calcul infinitésimal ni à l'Infini Universel. Nous évoquons une autre forme de compréhension de cette cause intelligente. Nous évoquons des causes ou agents encore inconnus de la Science officielle, causes supra-galactiques ou intergalactiques et non pas surnaturelles, car le naturel n'est pas uniquement ce qui est visible de nos pauvres yeux terrestres.

Ceux-ci voient les objets et les choses qui reflètent seulement la lumière visible, une infime fraction de l’amplitude du spectre électromagnétique. Les scientifiques parlent beaucoup de réalité et divinisent ce concept comme s'il s'appliquait seulement au monde matériel. Comment serait cette réalité, par exemple, si nos yeux physiques amplifiaient une portion plus grande du spectre électromagnétique, par exemple, si nous avions des yeux pénétrants comme les Rayons X ? Ce que nous voulons dire c’est que toute réalité, qu’elle soit objective ou subjective, est toujours relative. Cela signifie que l'évolution ne se limite pas uniquement aux formes matérielles et matérialisées, mais aussi à la Force, à l'essence, à l'Esprit.

La Force (type), qui renferme l'Esprit (nature supérieure de la Force), évolue toujours et cette évolution commence dans les atomes, depuis le plus simple (hydrogène) jusqu'au plus complexe élément chimique naturel (l’uranium) autant dans le règne minéral, que végétal et animal, comme nous l’avons vu au chapitre III où nous traitions de l'Évolution. Tous les corps sont des atomes qui se structurent sous des formes de plus en plus complexes, sous l'action de la Force, tout au long de l’évolution. En effet, l'Univers et tout ce qui y existe a une histoire et cette histoire est loin, très loin d'être totalement connue de l'Homme. Peut-être, nous, en tant qu’êtres humains, avons-nous déjà traversé une extraordinaire évolution, sans que nous ne le sachions, donc l'évolution est un processus excessivement lent et ses effets, malgré la rapidité de l'évolution humaine, ne seront observés qu’à long terme. Ne soyons tout de même pas utopistes, à la pensée d’une évolution vers une « super-espèce » humaine, capable d'utiliser, par exemple, la télépathie comme élément biologique de réception et transmission de pensées, puisque l'utilisation de la télépathie dans cette actuelle étape de l'évolution humaine aurait causé d’énormes implications sociales et donc ne pourrait pas pour cette raison survenir du jour au lendemain. 

L'Homme, en tant qu’esprit et corps (Force et Matière), est un éternel voyageur cosmique et a une trajectoire évolutive à accomplir ici sur Terre, en participant à l'Évolution de tout l'ensemble cosmique. Force et Matière sont les composantes basiques de tout ce qui existe dans l'Univers. Ces composantes sont présentes partout, dans l'Univers tout entier, en tant que composantes essentielles ou sous forme structurée. C'est la Force Intelligente qui a façonné la Matière, dans un processus incessant et complexe d'agrégation et de désagrégation. Par ces processus d'agrégation et de désagrégation, la Force organise et transforme l'environnement pour permettre l'évolution de ses particules intelligentes qui, sous leurs nombreuses formes évidentes, sont constamment en action sur les organismes en leur apportant la vie, particulièrement chez l'Homme. En 1910, Luiz de Mattos (1) expliquait déjà dans son œuvre, « Pela verdade »l’action de l’esprit sur la matière, pages 231-233, comment procède l'action de la Force sur la Matière :  

 

La Force, l'Intelligence Universelle, est l'élément essentiel créateur de tout ce qui existe. Cette Force, parcellisée, s'observe facilement :

 

 a) dans les corps solides, comme le cristal, qui, après avoir été fragmenté se refait, obéissant aux lignes géométriques de son espèce, ce qui dénote l'action d'un élément intelligent et directeur ;

 

 b) dans les végétaux, dans leur diversité et leur délicate constitution, depuis les graminées, les fleurs, les arbres merveilleux, [...].

 

c) dans le règne animal, irrationnel, depuis l'animal domestique le plus doux, le plus docile, jusqu’aux plus féroces ;

 

d) dans l’action de mouvoir, agir, penser, parler, rire et pleurer de l'être humain [...].

 

Chaque corps vivant contient une particule de la Force en évolution, en ascension, d’où le principe qu’il n’existe pas deux choses ou deux êtres semblables dans la nature [...].  

 

Il n’est pas nécessaire de recourir au miracle, au surnaturel, à l’étrange, ou aux diverses doctrines, sources de théories absurdes et totalement contraires à la vérité et aux lois communes et naturelles qui régissent tout, pour avoir la certitude de l'existence réelle de la Force, de l'intelligence et de la matière ; il suffit que chaque être s’autocontrôle, se mette en condition de méditation, pour ainsi tout observer, voir, sentir et s’en convaincre [...].  

 

Les diverses dispositions, ou catégories de force, sont toujours en évolution, en ascension, bien que lentement, parce que tout progresse et rien ne rétrograde ni ne stationne. Mais cette progression ne concerne que la Force, l'intelligence, parce que la matière existe déjà telle qu’elle se doit et selon la nécessité, sous ses diverses formes [...].

 

Toujours dans la même œuvre (1), Luiz de Mattos affirme que :

 

La Force est aussi appelée Intelligence Universelle, Lumière, source de vie pour tous les êtres, et cette Force, fragmentée dans le monde physique, organise, incite et meut tous les corps des règnes de la nature.   

Cette Force, cette Intelligence Universelle qui est aussi appelée Grand Foyer, peut être observée dans les différents règnes de la nature, et peut être ressentie par l'être humain en lui-même, à tout moment. Comme on le verra plus avant elle n’appartient pas à la Terre, elle arrive sur Terre sous forme de particules de divers degrés, et reste sujette aux lois du progrès de tous les êtres.

 

C’est en vertu de ces lois communes, naturelles et immuables, que cette Force parcellisée incite et meut les corps visibles et même ceux que les yeux ne voient pas, mais qui existent, tout autour de nous [...].

 

Tout au long de cette interminable trajectoire évolutive, la Force couvre tous les règnes de la nature - le minéral, le végétal et l'animal. Durant tout ce long parcours, elle amasse toujours et toujours plus de Force et plus d’Intelligence, traversant de multiples et différentes expériences et coutumes, jusqu'à atteindre un niveau d'« information » suffisant. À partir de là, la Force s'habilite à évoluer sous la forme humaine, état dans lequel elle dispose d’une conscience et d’une intelligence basiques, développées à travers toutes les étapes précédentes, lequel état lui permet alors pour la première fois d’être capable d’utiliser l'attribut du libre-arbitre, qui n’est rien de plus que la propre volonté. Avec cet attribut ou faculté, la Force Intelligente, c'est-à-dire l’Esprit, qui est la Force individualisée chez l'homme, permet à ce dernier de faire des choix entre plusieurs options intelligentes et d’assumer la responsabilité de ses actions, ce qui n’est pas le cas dans le monde animal.     

D’après ce qui a été exposé, on peut déduire que l'Esprit est chez la créature humaine la Force Intelligente individualisée et auto-déterminante qui possède l'attribut du libre-arbitre. L'évolution se fait à un rythme très rapide et même accéléré, ce qui est vérifiable lorsqu’on compare la présence des ancêtres de l'homme sur Terre il y a seulement environ deux millions d'années par rapport à une histoire évolutive vieille de trois milliards et demi d'années. À l’échelle du temps, cela représente uniquement 0,06% de tout le temps évolutif sur Terre. Qu’est-ce qui a bien pu influencer de façon aussi décisive la vitesse de cette évolution ? Il est évident que c’est l'utilisation du libre-arbitre, lié à trois autres importants attributs de l'esprit qui sont : l'intelligence, le raisonnement et la créativité. Cette comparaison est plus surprenante encore lorsque nous remarquons que la segmentation de l’échelle du temps de l'évolution humaine n’est possible que depuis ces trois cents dernières années, permettant l’accélération de la connaissance humaine des centaines voire des milliers de fois plus rapide, tandis que l'évolution biologique chez l'homme est très loin d’avoir suivi ce rythme ! Ceci est une constatation qui reflète la supériorité de l'esprit sur la matière.  

Mais il est bon d'avoir toujours à l’esprit que le libre arbitre  est une arme à double tranchant, pouvant être utilisée pour le bien ou le mal, selon l’usage que l'être humain fait des enseignements de la vie. C'est le libre arbitre  qui a fourni et continuera à fournir à l'être humain les conditions pour avancer plus rapidement ou non vers la perfection maximale qui ne peut être atteinte sur ce plan de l'existence. Il est évident qu’en utilisant son libre arbitre  pour le mal, l’être humain retardera son évolution, et perdra un temps précieux, absorbé par les sensations de la matière. Il est aussi facile de comprendre pourquoi l'évolution de l'intelligence émotionnelle, qui se situe en dernière position, ne peut être réussie en une seule vie ou une seule incarnation. Pour réussir son évolution, l’intelligence émotionnelle se doit de traverser des centaines, voire des milliers d’incarnations afin d’éliminer les instincts d’animaux et d’épurer les sentiments par la traversée de diverses épreuves et d’outrepasser de pénibles conditions afin d’apprendre, comprendre et discerner tout ce qu’elle aurait pu appréhender en quelques dizaines de vies seulement.     

D'autre part, l'être humain évolue aussi en groupes, dans les sociétés et les cultures les plus diverses. Il est aussi évident que l'évolution des êtres humains réalisée en grands groupes incite certains êtres à demeurer d’incessants attardés à cause de la mauvaise utilisation de leur libre arbitre  ou par fainéantise face à l’effort qu’ils se doivent de fournir. Ainsi, au long de plusieurs vies, de tels êtres se détachent peu à peu de ceux avec qui ils avaient initié leurs étapes évolutives en direction de la voie menant à la perfection totale. Nous pouvons faire une analogie bien rationnelle, en pensant par exemple à un élève recalé à un certain niveau scolaire, qui voit ses autres amis avancer en classe supérieure. Celui-ci éprouve une sensation de frustration, de régression. Puisque tous sont liés par des liens affectifs tissés à travers les expériences communes par lesquelles ils sont passés tout au long de leurs multiples vies, celui restant à la traîne sent une grande douleur dans la séparation ou l’éloignement d’avec ses semblables. Son désir serait d’accélérer plus encore son apprentissage pour rejoindre le groupe auquel il appartient.  

C'est de cette stimulation et impulsion occulte que résulte la grande force que nous avons, avec pour objectif de préserver la vie et qui incite l’individu à outrepasser les barrières et les obstacles, en fournissant une très grande volonté à surmonter son propre retard et pouvoir recommencer un nouveau parcours dans ce monde-école qui est la Terre, ceci afin de participer à de nouvelles expériences qui permettent de rattraper le retard et d’atteindre une plus grande évolution, de préférence au côté de son groupe évolutif. Ceux qui, en initiant une nouvelle vie, se détournent des conditions et des dispositions qu’ils ont eux-mêmes établies et qui continuent à engendrer de nouveaux retards, perdent leur temps et rétrogradent, car l'évolution ne s'arrête pas et tout le groupe a besoin de continuer. C'est donc la raison pour laquelle beaucoup mettent plus de temps à atteindre la perfection totale.

Cette vision évolutive globale est à l'opposé de celle couramment adoptée par les scientifiques. Ceux-ci ont établi que tout ce qui existe est fait de matière et que tout peut être réduit en particules élémentaires de matière - les dénommés, improprement, blocs ou briques de construction de l'univers. En fonction des interactions, les atomes sont formés et, à partir de ceux-ci, se forment les molécules et par ce principe ascendant, se crée l’ADN, l'acide désoxyribonucléique (la double hélice) composant des gènes, qui à leur tour sont contenus dans les cellules. Bien que tout soit ainsi et si matériellement tout est ainsi, où se situe donc la force essentielle, la force intelligente ? Nous sommes arrivés au point de réexaminer les concepts de génération spontanée, propagés au XIXème siècle par l'éminent médecin et chercheur français Louis Pasteur. Où se trouvent le libre-arbitre, l'intelligence, la conscience, les pensées, les sentiments, etc., qui sont les éléments immatériels et les attributs propres de l'esprit ? Qu’y a-t-il dans le cerveau, lui qui est matière, outre les neurones, synapses et neurotransmetteurs ? Où est relégué le libre-arbitre, ressort maître de l'évolution humaine ?

Celles-ci et d’autres nombreuses questions seront examinées tout au long de ce chapitre ainsi que dans les prochains chapitres de la seconde partie de cette œuvre, en adoptant un point de vue opposé à celui de la science officielle. Par cette approche ici exposée, il est établi que c’est la Force Intelligente qui a fait les « premiers pas» sur Terre à travers l'évolution dans les règnes de la nature pour qu’enfin l'Esprit continue son évolution chez l'homme lui-même. Nous aimerions dès à présent, faire une distinction basique : l'évolution de la Force dans les règnes de la nature s'est faite et continue à se faire à travers des formes. La Force a évolué et continue à évoluer pour perfectionner les corps qu’elle a animés et qu’elle anime. Dans le règne hominal, l'évolution de la forme a presque cessé pour céder la place à l'évolution de l'esprit par la connaissance accumulée durant plusieurs vies et conservée dans le périsprit - le subconscient chez les psychologues. Ce que nous voulons expliquer clairement c’est que la Force Intelligente précède la Matière et l’anime sous une incalculable diversité de formes dans tous les recoins existants de l'Univers. Il y a là un vaste champ d’investigation pour la recherche scientifique, principalement physique, biologique, médicale, pour la neuroscience, la psychologie, la parapsychologie, et pourquoi pas pour les philosophes, quelle que soit la religion qu’ils professent.  

 

2.     L'Intelligence Universelle

 

Parmi tous les nombreux sentiments négatifs et positifs hérités de l'instinct animal et qui constituent l'intelligence émotionnelle de l'homme moderne, nous retenons l'égoïsme qui entraîne la toute puissance. Dans la lutte pour sa survie, l'homme continue à porter ce néfaste héritage. Pour cela l'égoïsme, fruit direct des instincts, des mauvaises habitudes et des imperfections, amène l'homme à supposer une fausse idée du pouvoir, chargée d'orgueil et de domination. Il s'agit d'un pouvoir présomptueux, dont les vrais savants humbles, sont dépourvus.  

Outre ce sentiment de pouvoir, dérivé de l'instinct animal et de la méconnaissance de soi en tant que Force et Matière, l'homme primitif était environné de tous côtés par la peur totale, vu qu'il ne comprenait pas les forces de la nature ni leurs effets, souvent catastrophiques, ce qui aujourd'hui encore est observé. Ainsi, il est naturel qu’il y ait eu cette nécessité d'imaginer ou de créer un être suprême, supérieur à tous les hommes, fait à leur image, selon leur intellect et leur volonté, vers lequel les hommes pouvaient se tourner dans les moments de faiblesse, de peur, d'affliction, de souffrances physiques et qui serait maître de leur destin. À partir de là, pour en arriver à l'idolâtrie, invention des idoles par les peuples sauvages et aux dieux du paganisme, il n’y avait qu’un pas.  Même après plusieurs millénaires, en Égypte, en Grèce et même dans la Rome ancienne, beaucoup étaient des Dieux cultuels et divinisés.   

Bien que presque toutes les sectes et religions (environ 8.500 dans le monde entier) soient actuellement monothéistes, les religieux continuent à vénérer et à adorer leurs idoles ou Saints, en maintenant ainsi une tradition héritée du polythéisme. Il est pourtant facile de comprendre pourquoi la foi et l'adoration sont demeurées dans le culte de presque toutes les religions, qui adoptent l'idée (2) « d'un être suprême matérialisé qui, après plusieurs dénominations, s’est enfin affirmé en une seule, celle de « Dieu Tout-Puissant », mais, toujours, à l'image de chaque peuple ». Il en est encore ainsi aujourd'hui au sein de plusieurs religions, chaque peuple ayant son Dieu, en variant les noms et les cultes. Il serait difficile d'imaginer, par exemple, un peuple de race noire, ayant un Dieu sous l’aspect de race blanche, ou que le peuple chinois présente son Dieu ou sa déesse sous l’aspect de race blanche.

Mais, d’autre part, il y a ceux qui, en moindre proportion, religieux ou non, sentent la nécessité de se lier à tout ce qui est immatériel et impondérable, que l'être humain ne voit pas et ne peut toucher, mais qu’il peut sentir dans toute sa suprême grandeur, comme étant la Force Créatrice ou Intelligence Universelle, qui pénètre toutes les choses et tous les êtres dans tout l'Univers en leur donnant Vie. Cela est totalement contraire à l’idée de « l’adoration selon la création par l’instinct, par l’habitude et par les désirs désordonnés de tous les êtres ignorants, limitant tout à leur image, à « Je », donc Dieu se doit d’avoir une figure d'homme ou alors une forme physique terrestre supérieure à l'homme et à partir de cette fausse idée, naît la matérialisation de la Force » (2).

Face à la vision spiritualiste proposée par Luiz de Mattos selon laquelle dans l'Univers seules existent la Force et la Matière, c’est dans la Force que se trouve l'explication de tous les phénomènes transcendants qui n’ont pas encore été expliqués par la science. Vu sous cet angle, il est facile de comprendre et d’appréhender intuitivement ce qu’est l'Intelligence Universelle, la Force Créative ou Grand Foyer, telle qu’elle est, et non le Dieu inventé par les religions, parce qu’il n'existe pas ainsi. La Force Créatrice, comme son nom l’indique, est le Premier principe, l'Âme Mater de tout ce qui existe et de la vie dans l'Univers entier.

 

3.     Vision Scientifique de l'Intelligence Universelle

 

Avec l'avènement de la Physique Quantique, beaucoup de phénomènes ont causé un grand embarras à leurs découvreurs. Ceux-ci, habitués à tout expliquer sur la base de la Matière et ses fondements, ont disposé d'un vaste champ d’études, avec le surgissement de la connaissance du noyau atomique et des particules. Malgré cela, ils n’ont pas toujours eu du succès et beaucoup de paradoxes existent encore, défiant les intelligences des meilleurs scientifiques. Nous allons examiner ici les principales idées qui ont été proposées par certains d’entre eux sur l'Intelligence Universelle ou Intelligence Cosmique, sans chercher à les juger. Comme les principales théories pour expliquer l'Univers et la survenue de la Vie sur Terre et sa relation avec l'Univers dérivent de la Physique Quantique, nous allons commencer avec le paradoxe soulevé par l'expérience d'Alain Aspect.  

 

- Alain Aspect et sa Fantastique Expérience Quantique.

                                                        

Les premières idées qui ont mené à la connaissance de la Physique Quantique ont débuté vers 1900. À partir de 1925, quand furent découvertes les équations de la Mécanique Quantique, la Physique Quantique a été acceptée comme source de vérité par les scientifiques. À partir de là, la connaissance du procédé de la matière et des forces physiques qui agissent à l'intérieur du noyau atomique a été le principal objet de préoccupation des physiciens. Beaucoup de théories ont été confirmées expérimentalement dans d’onéreux et sophistiqués laboratoires, alors que d'autres restent insolubles et représentent même de véritables paradoxes inexplicables. En 1982, Alain Aspect et ses collaborateurs (3), à l'Université de Paris en France, ont exécuté des expériences qui effectivement indiquaient la notion de l'intangible et particulièrement la notion de la transcendance dans le monde subatomique. Dans les années précédant cette date, la physique quantique avait indiqué qu’il devait exister des niveaux de réalité outre le niveau matériel. Initialement, des particules comme l'électron, par exemple, semblaient parfois se comporter comme des vagues et parfois comme des particules (matière), paraissant avoir une double « personnalité », ou physiquement parlant, possédaient une double spécificité. De ces observations, Heisenberg a inféré sa « théorie de l'incertitude », qui nous dit qu'il ne peut y avoir à la fois immobilité et vitesse d’un électron à un moment donné. Il ne s'agit pas d'une onde ordinaire, mais d'une onde en capacité. Einstein ridiculisa cette théorie en disant que « Dieu ne joue pas avec les données » La capacité de ces ondes quantiques a été considérée comme extrapolant la matière, c'est-à-dire qu’elles avaient un caractère transcendant.  

Jusqu'à l'expérience d'Aspect, ce concept n'avait pas été très clair et avait même été renié par beaucoup. Alors, l'expérience d'Aspect venait confirmer qu’un tel fait n'est pas seulement une théorie, mais qu’il existe réellement ce caractère transcendantal en aptitude, c'est-à-dire, que les particules ont réellement des connexions avec l'espace et le temps extérieurs. Ce qui est démontré par cette expérience, c’est que lorsqu’un atome émet deux quanta de lumière, appelés photons, dispersés en directions opposées d’une certaine manière ces photons affectent instantanément le comportement de l’un à l'autre à distance, sans émettre un quelconque signal à travers l'espace.

Néanmoins, nous savons, comme Einstein l’avait démontré au début du XXème siècle avec sa théorie de la relativité restreinte, que deux objets ne peuvent se toucher l’un l'autre instantanément dans l'espace-temps, parce que cela prend un certain temps pour que l’un atteigne l'autre, bien que l'espace qui les sépare soit parcouru à la vitesse maximale de la lumière, qui de manière constante atteint approximativement trois cent mille kilomètres par seconde. Ceci est l'idée de « localité » qui dérive du fait que n’importe quel signal est local dans le sens qu’il doit mettre un certain temps pour se déplacer dans l'espace jusqu'à un autre point quelconque. Et, malgré cela, si les photons émis par l'atome dans l'expérience d'Aspect (4) s’influençaient l’un l'autre, à distance, apparemment sans échanger de signes, c'est que ce phénomène surgit instantanément et donc, à une vitesse supérieure à celle de la lumière.  Alors, nous devons reconnaître que cette influence doit appartenir au « domaine transcendant la réalité ». Cette expérience marquante a prouvé aux physiciens que quelque chose de très important est sous-jacent aux particules subatomiques et n’a rien à voir avec la réalité matérielle, dont ils se vantent tant, indiquant de nouvelles voies pour la recherche physique, bien qu’établissant le concept de non-localité pour tout ce qui peut être considéré comme instantané, comme nous le verrons ci-dessous à travers les idées d'Amit Goswami et, aussi, dans le chapitre où nous traiterons de la pensée.  

Il convient à présent de citer un extrait de l'entrevue qu’Amit Goswami a faite, en référence (4) :  

Henry Stapp, qui est un physicien de l'Université de Berkeley, en Californie, affirme, dans l’un de ses travaux, écrit en 1977, que les choses « hors de l'espace-temps affectent celles qui sont à l'intérieur de l'espace-temps ». Il n'y a aucun doute que cela se produit dans le substrat de la physique quantique, que vous considérez comme objets quantiques. Maintenant, naturellement, la question est que nous utilisons toujours les objets quantiques car la physique quantique est sans nul doute la physique de chaque objet. Qu’il soit sub-microscopique ou macroscopique, la physique quantique est unique et elle s'applique. Ainsi, bien qu’elle soit plus évidente pour les photons, pour les électrons, pour les objets sub-microscopiques, nous croyons que tout est réel et, que toute réalité manifestée ainsi que tout le monde de la matière sont gouvernés par les mêmes lois. Et, si c'est ainsi, alors l'expérience d'Aspect nous dit que nous devons changer notre point de vue, parce que nous aussi sommes des objets quantiques.

 

- David Bohm et sa Théorie de l'Ordre Implicite

 

Mort en 1992, David Bohm (3) a été l’un des principaux physiciens américains ayant de solides connaissances sur la Théorie Quantique durant le XXème siècle. Il a travaillé à l'Université de Californie (Berkeley), à l'Institut Princeton d’études avancées et en qualité de professeur de Physique Théorique à la Faculté de Birkbeck, de l'Université de Londres. Pendant ses premières années d'études il a acquis aussi des connaissances en Histoire de la Philosophie et de la Science.  

Pour David Bohm, l'Univers se trouve dans un processus d'évolution continue, sachant que l'acceptation de sa théorie impliquerait de très grands bouleversements pour l'humanité. Bohm a écrit plusieurs livres, mais le principal fut « Wholeness and the implicate order » (Le tout et l’ordre implicite). D'autres livres ont été écrits avec la collaboration de B.J. Hiley, de J. Krishnamurti et F. David Peat. En outre, il a publié de nombreux articles de révélations dans des revues scientifiques.

Développée dans la décennie 80, sa théorie sur l'Univers est connue sous le nom de théorie de l'Ordre Implicite. Elle a pour objectif d’expliquer le comportement étrange des particules subatomiques, que les physiciens de la théorie quantique ne parvenaient pas à expliquer. De manière basique, deux particules subatomiques qui agissent entre elles « répondent instantanément aux mouvements de l’une par rapport à l'autre, quels que soient la distance et le temps qui les séparent ». Ce fait a été confirmé par l'expérience d'Alain Aspect, antérieurement à la théorie de David Bohm.  

Bohm évoqua que les forces subquantiques et les particules encore non observées par la science semblent agir en périphérie de la matière. Cette force sous-jacente peut être le reflet d'une dimension plus profonde de la réalité. Il croyait que l'espace-temps pouvait, réellement, faire partie d'une réalité objective plus profonde encore, qu'il a nommé Ordre Implicite. À l'intérieur de l'Ordre Implicite tout est lié. Alors, selon cette théorie, les particules subatomiques agiraient comme si elles amplifiaient les « informations » contenues dans une onde quantique. À partir de ces observations, il a construit une théorie nouvelle et controversée de l'Univers, un nouveau modèle de la réalité.   

 Bohm a basé sa théorie sur les connaissances scientifiques de l’holographie, qui est fondée sur l'interférence d’ondes : si deux sources de lumière sont de différentes fréquences elles interféreront l’une dans l'autre créant une norme d'interférence. À la base, un hologramme est le registre détaillé de la longueur d’une onde de la lumière elle-même, c’est un stock compact d'« informations ». Ainsi, dans un hologramme, chaque petit morceau du film holographique révèle la forme représentative d'un objet tridimensionnel entier. Par analogie, Bohm a conclu que l'Ordre Implicite se comporte comme un hologramme.  

Sous cet entendement, Bohm a élargi sa théorie vers une vision cosmique ultra-holistique, dans laquelle toutes les choses sont reliées entre elle. En accord avec ce principe, tout élément individuel peut révéler ou contenir des « informations détaillées sur tout autre élément dans l'univers ». Le sujet central sous-jacent de la théorie de Bohm est que « le tout indivisible de la totalité de l'existence fait partie d'un mouvement indivisible sans frontières ». Sa théorie nous dit pourtant que tout est impliqué dans tout. Ainsi s’est exprimé Bohm (3) :

 

L'ordre réel (Ordre Implicite) a été enregistré dans le mouvement complexe des champs électromagnétiques, sous la forme d’ondes de lumière. Un tel mouvement d’ondes de lumière est présent partout et en principe il implique l'Univers entier de l’espace et du temps, à chaque recoin. L’enroulement et le déroulement prennent place non seulement dans le mouvement du champ électromagnétique, mais aussi, dans d’autres champs (électronique, protonique, etc.). Ces champs obéissent aux lois de la Mécanique Quantique donnant origine aux propriétés discontinues et non-locales. La totalité du mouvement d’enroulement et de déroulement peut immensément s'élargir au-delà de ce qui est révélé par nos observations. Nous nommons cette totalité « le holomouvement »  

 

Selon sa théorie, le holomouvement agit à l'intérieur d'une « réalité multidimensionnelle » qui se déplie en sous-totalités autonomes (telles que les éléments physiques et les entités humaines), avec une relative autonomie. Pour lui, le holomouvement représente cette « totalité indescriptible et inconnue », étant la « base fondamentale de toute matière ».

D'autre part, le monde qui se manifeste fait partie de ce que Bohm a dénommé « ordre explicite », en opposition à l'ordre implicite, dont il dérive ou découle et, pourtant l’ordre explicite est secondaire. Dans l'Ordre Implicite, il y a « une multitude de formes, qui possèdent une espèce approximative de récurrence (changement), une stabilité et un séparatisme». Ce sont ces formes qui se présentent comme notre monde physique.

Bohm suggéra de ne pas songer aux particules comme étant la réalité fondamentale, mais de se focaliser sur les discrets quanta de l’énergie comme étant les particules, évoluant dans un champ continu. A partir de ce fondement quantique, Bohm alla du microcosme vers le macrocosme, déployant l'Ordre Implicite en trois niveaux et les expliquant grâce à l’utilisation des concepts du domaine quantique et du domaine continu. À l'intérieur de ces domaines et dans leurs interfaces se fait le transfert d'« informations » du plus simple vers le plus complexe et, vice versa, du Tout vers les plus simples, pour animer, guider et organiser le domaine quantique original. C’est ce holomouvement qui procure les conditions énergétiques aux particules leur permettant d’agir dans le monde tridimensionnel de la matière.

L'Ordre Implicite pénètre tout. Tout ce qui est et existera dans cet univers est impliqué dans l'Ordre Implicite. Il y a un mouvement cosmique spécial qui meut le processus d’enroulement (enfolding) et déroulement (unfolding), sous la conformation de l'ordre explicite. Ce processus du mouvement cosmique, en cycles de réalimentation, crée une variété infinie de formes et une mentalité. Bohm est d'avis que l'Intelligence Cosmique fondamentale est engagée dans ce processus d'expérimentation et de création interminable. Cette entité, l'Esprit Cosmique, est mouvementée cycliquement toujours et toujours vers l’avant, résultant en une infinité d'êtres expérimentés (évolués).

Le modèle cosmique structurel esquissé par Bohm inclut un examen détaillé des sujets suivants : la Base de Toute Existence, la Matière, la Conscience et l'Apex Cosmique. Nous allons résumer, dans les paragraphes ci-dessous, sa pensée sur les sujets mentionnés, à l’origine de son modèle de l'Ordre Implicite :

Pour Bohm, la base de toute l'existence est une énergie spéciale qu’il nomme « plénitude », une « immense source originale d'énergie ». L'énergie de cette source se concentre sur un mouvement total et absolu qui est le « holomouvement ». L'Ordre Implicite découle du holomouvement. À son tour, c'est de l'Ordre Implicite qu’émane l'ordre qui est perceptible dans chaque aspect du monde (harmonie universelle) et, pour terminer tous les aspects s'intègrent dans le holomouvement indéfini, incommensurable, d’où émergent tous les nouveaux ensembles. C'est la manifestation du flux de la matière interdépendante vers la conscience.

Concernant la matière animée et inanimée, Bohm considère la particule comme étant le plus essentiel bloc de construction de la matière. Pour lui, la particule est fondamentalement une « abstraction qui se manifeste à nos sens ». L'Univers entier est fait de matière, révélée à travers une quantité d'ensembles. Ces ensembles « agissent et interagissent selon une série ordonnée d’étapes de repliement et déploiement qui, en principe, pénètrent et interpénètrent l’un l’autre moyennant tout l’espace », mais il souligne à chaque fois, que l'ordre explicite est toujours dérivé et secondaire. Il illustre la réalité dimensionnelle, en montrant la relation entre deux images filmées d'un aquarium où un poisson est vu de face dans l’une des images et de profil dans l'autre. Ce qui est vu est une « relation entre les images qui apparaissent dans les deux écrans ». Nous savons, signale Bohm, que les deux images de l'aquarium sont des faits qui interagissent, mais elles ne sont pas deux réalités qui agissent indépendamment. « Au contraire, elles se rapportent à un seul événement, qui est la base commune aux deux ». Pour Bohm, ce seul fait est d'une portée plus élevée car les images de la télévision sont de simples projections en deux dimensions d'une réalité qui existe en trois dimensions et qui « contient en elle ces deux projections dimensionnelles». Ces projections sont seulement des abstractions, mais la « réalité tridimensionnelle « n'est» aucune d’elles, bien au contraire, c’est quelque chose de différent des deux images, quelque chose comme une nature réelle qui existe outre toutes deux ».  

Par rapport à l'évolution dans l'Univers, la théorie de Bohm affirme qu'elle existe « parce que les différentes échelles de dimensions de la réalité sont déjà implicites dans leur structure ». Bohm utilise l'analogie de la semence qui est « programmée » pour produire une plante vivante, ce qui peut être approprié à toute matière vivante. « La vie est engagée dans la totalité et même lorsqu’elle ne se manifeste pas d’une quelconque manière, elle est implicite ». Un holomouvement est la base tant de la vie que de la matière. Il n'y a pas de dichotomie.   

Concernant la conscience, Bohm pense que la conscience est au-delà des informations et du cerveau. Au contraire, elle est les informations entrant dans le cerveau. Pour lui, la conscience « comprend science, attention, perception, le fait de comprendre et peut-être même plus encore ». Il dit aussi que la conscience peut être « décrite en termes d’une série de mouvements ». Fondamentalement, « un mouvement cède sa place à un autre, dans lequel il était implicite afin de s’expliciter tandis que le contenu du mouvement précédent est redevenu implicite ». La conscience est un échange : elle est un processus de rétroaction (feedback) qui résulte d’une accumulation croissante de connaissances. Bohm traite aussi de la conscience collective, en l’appelant conscience collective de l'humanité et lui attribue une plus grande signification que la conscience individuelle. En valorisant la conscience collective, l'humanité, dans la mesure où elle réalisera avec succès sa spiritualité, cheminera de manière intègre en direction d’une plus grande dimension de la réalité - la Plénitude Cosmique. Il affirme que l'Homme a une existence spéciale dans l'Univers et que celle-ci serait incomplète si l'Homme n'existait pas pour la valider (anthropocentrisme).

Concernant la Plénitude Cosmique, le niveau le plus élevé de l'Univers, Bohm se réfère à elle comme étant la source du Non-Manifesté, du subtil Non-Manifesté, quelque chose de semblable à l’esprit, un mouvant, mais encore matière dans le sens où elle est une partie de l'Ordre Implicite. Pour Bohm, le subtil Non-Manifesté est une « intelligence active » supérieure à toute « énergie définie par la pensée ». Bohm affirme directement : « qu’il y a une vérité, une exactitude, un être supérieur qui peut être atteint par la pensée et cela est l’intelligence, le sacré, le saint ».

Certains attributs peuvent être dégagés du modèle cosmique de Bohm. Ce sont : l'Ordre, l'Intelligence, l’Individualisation, la Créativité et le sens de la Perfection. Dans son œuvre « Wholeness and the implicate order » (Le Tout et l’ordre implicite), déjà citée précédemment, Bohm étudia en détail ces attributs. Nous les présentons, dans le résumé suivant :

L'ordre est la loi universelle qui maintient tout lié. C'est l'énergie cosmique elle-même qui est appelée aussi loi du holomouvement. Sa conception est celui du Tout qui favorise de nouveaux « tous » ou systèmes interdépendants.

L'intelligence est « purement active », rien de plus que la conscience filtrée, par laquelle s’obtient le discernement. Bohm considère la pensée comme étant le fondement d’une opération mécanique. C'est l'intelligence qui rend important le processus mécanique de la pensée. Il considère que si l'intelligence est un « acte de perception non conditionné», alors l'intelligence ne peut se trouver dans des « structures telles que les cellules, molécules, atomes et particules élémentaires ». Selon Bohm, le processus de l'intelligence doit être au-delà tout facteur pouvant être inclus dans toutes les lois connues. La « source de l'intelligence doit être dans le flux indéterminé et inconnu, qui est aussi la base de toutes les formes non définies de la matière ». D’après lui, l'intelligence s’est toujours trouvée dans les profondeurs de l'Ordre Implicite.  

Bohm n’accorde pas beaucoup d’attention à l'individualisation, étant envers celle-ci quelque peu réservé. D’après lui, supposer que chaque être humain est une réalité indépendante qui interagit avec les autres êtres humains et avec la nature est une simple projection, mais il met l'accent sur la collectivité, valorise l'action collective de la société dans son ensemble.  

Concernant la créativité, il la nomme « l'Être du Processus Cosmique », étant pure énergie. Cet « être » est intelligent, conscient, créatif et est aussi une personne ! Cette définition nous semble plus appropriée pour le concept de l'esprit.

À propos de la perfection, Bohm la définit comme un « être au-delà de ce que nous pouvons imaginer », nommé le Subtil Non-Manifesté, le « parfait », dans le sens où il est le Tout. Elle est une présence chargée d’énergie cosmique. Le modèle cosmique de Bohm suggère aussi que cette « perfection » existe depuis la création du cosmos. Elle est présente dans le processus cyclique de l'univers. Elle est la pure intelligence active, d’où provient tout ce qui se manifeste dans le cosmos. Elle agit par une intromission dans la conscience. Elle absorbe des informations à plusieurs niveaux de la conscience, dans toutes les formes de vie. C'est l'Ordre Implicite qui est la Base de toute Existence.

Bohm examine aussi le concept de pèlerin cosmique, appellation donnée à l'Humanité en général. L'Humanité est comme le pèlerin d'un processus cosmique. Sur la condition humaine, les maux résultent du désordre que causent la souffrance et la mort. Bohm pense qu’il n'existe pas de désordre au niveau de l'universalité non humaine. Au contraire, celui-ci réside au niveau de l'humanité, principalement à cause de l'ignorance. La Nature a donné à l'humanité le pouvoir de la luxure pour faire des erreurs, parce que l'humanité doit avoir la « possibilité d'être créatrice ». C'est notre pouvoir d'évasion de ce processus cosmique qui nous met en position de faire des choix et des erreurs possibles. Le désordre qui en découle souffrance prévaudra tant que tous les différents éléments (de n’importe quel système, d’un être humain ou de la société) « grandiront chaotiquement et indépendamment les uns des autres, qu’ils n’agiront pas conjointement ».

Bohm considère le mal de l'Ignorance comme étant le problème d'un esprit borné. Il le considère comme étant « l'obscurité du cerveau humain ». C'est le problème de l'« ego » humain fermé à l'Esprit Universel, à la suprême intelligence qui communique sous forme d’intuition, qui est la perception pure. À cause du bas niveau de développement de notre ego (manifesté par notre vanité, nos peurs et pressions émotionnelles, nos points de vue ignorants et notre superbe extraversion), l'intuition est fréquemment déviée par un esprit borné. L'opposé d'un esprit borné est l'ouverture vers l’intériorité. Les êtres humains se doivent de se regarder afin d’être réceptifs à l'intuition.  

La vision globale de Bohm sur la destinée humaine est simple et directe, alors que pour le scientifique, « la conscience de l'humanité est unique et non vraiment divisible ». Chaque personne a la responsabilité d’atteindre cette destinée et rien d’autre, « puisqu’il n’y a pas d’autre alternative. C’est cela qui doit être fait car rien d’autre ne peut fonctionner ».  

Bohm pense que l'homme ne peut atteindre un haut degré d'énergie nécessaire permettant  « d’acquérir toute la conscience de l’humanité qu’à travers une coopération collective – la Plénitude ».

 

- Théorie holographique applicable au cerveau - Karl Pribam.